Évoluer dans la fonction publique

Secteur public : le recrutement par concours doit encore évoluer

Publié le 12 Mai 2020 - 976 vues

Olivier Dussopt, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des comptes publics a ouvert le 17 avril 2019 un cycle de concertation avec les organisations syndicales représentatives et les représentants des employeurs publics de l’État, territoriaux et hospitaliers sur l’attractivité des concours et des métiers de la fonction publique. Ces travaux visent à mieux anticiper l’évolution des métiers et des compétences dans la fonction publique. Ils réinterrogent les modes d’accès à la fonction publique, notamment par la voie des concours.

Professionnaliser les épreuves des concours et les centrer sur les compétences et aptitudes attendues

Le rapport annuel sur l’état de fonction publique 2018 indique que le taux de sélectivité des recrutements externes est à son plus bas niveau depuis 2001. Il y a une sélectivité plus forte en moyenne pour les concours de catégorie C et de catégorie B. Elle est plus faible en catégorie A et reste en baisse en 2016 dans les catégories B et C en raison de la progression rapide des ouvertures de poste.

Au niveau des concours relevant des centres de gestion, le nombre de postes ouverts aux concours a diminué de 12,6 % entre 2014 et 2015 et de 14,3 % entre 2015 et 2016. Cette diminution a entraîné une baisse du nombre de candidats et de lauréats qui était pourtant relativement stable jusqu’en 2015. Il y a également une baisse constante depuis 2011 entre les candidats inscrits et les présents lors des épreuves des concours.

Le rapport  Des forges préconisait dès 2008 de professionnaliser les épreuves et de les centrer sur les compétences et aptitudes attendues. Ainsi, les jurys ont été professionnalisés, les épreuves et options ont été réduites tout comme les épreuves académiques. L’expérience professionnelle a également été valorisée notamment par la mise en œuvre d’épreuves pratiques et de mise en situation. Les concours communs ont été développés

De nouveaux leviers d’actions ont été identifiés pour favoriser l’attractivité du secteur public

Les employeurs publics dressent les constats suivants :

  • Il est difficile d’anticiper les besoins de recrutement par concours, lors des affectations.
  •  Une perte de candidats se ressent du fait de la localisation géographique des emplois, qui ne correspond pas à leurs attentes.
  • Un manque de viviers d’agents dans certains bassins d’emplois régionaux voire communaux est constaté.
  • De plus, certains concours n’attirent plus les candidats externes, en particulier dans le domaine de l’enseignement.  Ajouté à une difficulté de recrutement dans les filières techniques en catégorie B principalement.

Enfin, il existe un problème de fidélisation du fait de territoires peu attractifs.

Pour remédier à ces difficultés, plusieurs nouveaux leviers d’actions ont été identifiés. Tout d’abord, intégrer une certaine professionnalisation des processus de recrutement dans l’objectif d’une meilleure identification et fidélisation. Il est nécessaire de construire une politique d’identification et d’accompagnement des viviers pour favoriser la diversité. Il faut également rendre plus lisibles et attractifs les métiers et recrutements dans la fonction publique.

L’organisation et les modalités des concours devront être à nouveau revus. Les concours nationaux à affectation locale seront promus afin de mieux répondre aux besoins des administrations. De plus,  il y aura une meilleure information sur la nature et la localisation des postes. La valorisation des compétences et de l’expérience professionnelle sera à nouveau poursuivie. Le dialogue social sur les politiques de recrutement et d’attractivité sera favorisé.

 

Source : Attractivité des métiers et des concours de la fonction publique. GT 3 Conclusion des travaux, DGAFP, juillet 2019

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